Quelle réconciliation après l’exclusion ?

une contribution rédigée par Sandrine Mayetela

dans le chapitre « De la désignation à la réconciliation »,

chapitre 6 du livre Bouc émissaire : le concept en contextes, dirigé par Rémi CASANOVA et  Françoise-Marie NOGUES,

publié aux PUS, en novembre 2018

 

Le texte commence par ceci :

« Cette contribution est un « double » témoignage. Celui d’un acteur de terrain : d’une part qui, dans le cadre des missions, en tant que CAIP[1], accompagne[2] l’équipe d’un dispositif scolaire d’un lycée professionnel ; celui d’autre part, d’un membre du groupe de réflexions Cerbères. » 

et se termine par ceci :

« Au moment de refermer cette analyse, le dispositif a pris en charge une cinquantaine de jeunes depuis la rentrée scolaire 2016. Si la prise en charge pédagogique semble être un acquis, l’organisation coopérative doit encore s’ajuster, tant au niveau des intervenants que de l’institution. En effet, « l’éducabilité de l’institution » s’est limitée au seul dispositif, qui représente peu de personnes sur l’ensemble de l’établissement. Si la « dynamique instituante » est en marche, il faut cependant faire preuve de patience et poursuivre l’expérimentation en la réajustant afin que l’équipe puisse se questionner sur les stratégies mises en place. Ainsi on peut penser le bouc émissaire comme capable de susciter, en réponse, ce qui contribue à constituer une éthique de l’institution..»

 

On y trouve notamment :

« La frise chronologique révèle deux temps forts du processus du bouc émissaire. Nous proposons donc deux analyses, complémentaires l’une de l’autre. Elles n’ont pas été menées en équipe, comme le voudrait l’analyse institutionnelle. Nous les avons effectuées a posteriori.»

 

« Le processus du bouc émissaire est inévitable mais ses effets ne sont pas inéluctables. Accepter l’idée qu’il y ait eu dans une institution un bouc émissaire n’est pas sans poser de nombreuses questions, tant au niveau individuel, collectif qu’institutionnel. »

 

« Si la fermeture était nécessaire pour préserver ou protéger les personnes, cette décision n’a pas été sans conséquence. Des temps de réflexion et d’analyse ont été nécessaires. La relecture de la situation, grâce aux grilles de lecture du bouc émissaire, a permis de repenser le dispositif, non pas dans sa prise en charge, mais dans son organisation, la conformité à ses missions et le respect de ses valeurs. »

      

[1]Chargée d’Animation et d’Innovation Pédagogiques.

[2]Nous entendons par accompagnement, la définition donnée par Gaston Pineau, « une relation de partage, d’échange, de communication d’un élément substantiel, le pain ou le pas ; un mouvement vers une parité de relation, même avec une disparité de position, de place […] ; une durée, cette relation partagée s’établit dans le temps, avec des débuts et des suites » (1998, p. 9).

                                                                          

Sandrine Mayetela

Sandrine Mayetela est enseignante CAIP (Chargée d’Animation et d’Innovation Pédagogiques),

titulaire d’un Master 2 en 2013. Elle travaille depuis 2004 à Apprentis d’Auteuil et depuis 2013 en tant que CAIP. C’est dans le cadre de cette dernière fonction qu’elle s’intéresse au phénomène du bouc émissaire. Elle est membre du CERBERES depuis 2015.